Gestion de Conflits
Les postures professionnelles sous déstabilisation
Objectifs pédagogiques
Il s’agit de considérer que les professionnels que nous sommes peuvent être modérément ou fortement déstabilisés face à un individu agressif et violent, un passage à l’acte. Nos savoir-faire et savoir-être sont alors attaqués et nos postures professionnelles sont mises en danger. Nos émotions émergent instantanément et risquent de conditionner nos prochaines actions.
Objectifs de la formation :
– Analyse et prise de conscience de son attitude en situation de crise (effets et analyse des causes).
– Eviter d’être dans la réaction, différer, ne pas être piloté par ses émotions.
– Orienter l’issu du conflit, travail sur les transmissions émotionnelles, verbalisation et postures physiques.
– Travailler les attitudes à adopter face à un individu agressif et violent, face à un passage à l’acte imminent.
– Réussir à conserver un self contrôle sous déstabilisation
– Réussir à dissocier ses émotions de ses objectifs professionnels
– Rester dans l’action éducative et dans la réflexion sous déstabilisation
– Apprendre et s’exercer à modifier ses émotions
– Apprendre à contrôler les attitudes corporelles non verbales afin de limiter voir contenir la violence d’un usager et peut être d’empêcher un passage à l’acte.
Public concerné et pré-requis
Tous les salariés se destinant à travailler dans un public ou toute personne rencontrant des difficultés avec ces collègues de travail. Pré requis : aucun.
Effectif
De 4 personnes minimum à 10 personnes maximum.
Durée minimum de la formation initiale
Formation de 7 heures en présentiel consécutives pour l’option 1
Ajouter, le cas échéant, l’option 2 et 3 pour intégrer de manière globale la Gestion de conflits.
Méthodes pédagogiques
Exposés interactifs / Démonstrations pratiques / Travaux de groupe/ Mises en situations.
Formation dynamique ou nous alternons théorie et pratique.
Programme et validation
PROGRAMME DE LA FORMATION GESTION DE CONFLITS
LES ORIGINES DE LA CRISE
Une crise peut avoir différentes causes et origines.
Elle peut venir de l’usager lui-même qui se retrouve dans un état de frustration avancé ou en état de manifestations pathologiques
Elle peut être déclenchée par un tiers (insultes, provocations) ou une situation conflictuelle vécue sans implication entre deux usagers.
Elle peut être déclenchée par l’issu d’une interaction avec un adulte (éducateur ou autre) qui n’a pas réussi à maintenir le sujet dans un état d’équilibre psychique en fonction de ce qu’il a ressenti de l’état psychologique de l’usager.
Apprendre à déceler et repérer les origines d’une crise est la condition pour tenter de désamorcer un passage à l’acte. Désamorcer une crise c’est mettre en place une action qui va annuler les effets des éléments repérés qui seraient susceptibles de provoquer une crise.
LES EFFETS D’UNE CRISE SUR LE PROFESSIONNEL
La crise nous déstabilise et met en danger notre propre équilibre émotionnel. Le fait d’être déstabilisé témoigne d’un équilibre mental et psychologique. Le problème n’est pas l’émergence d’une perturbation mais la façon dont les informations sont traitées par le professionnel en poste.
Le comportement violent inquiète, angoisse, fait parfois terriblement peur car il vient faire écho à des situations vécues, une histoire personnelle ou même l’angoisse archaïque de la destruction de l’être : la mort. Nous devons alors dissocier ce que nous ressentons et nos objectifs. Nos émotions peuvent nous polluer dans le sens où elles troublent nos prises de décisions et nos postures.
La prise de conscience de cet état nous permet de traiter les informations qui arrivent et ne pas être submergé par ses émotions. Rester dans le contrôle est le point de départ et la condition sine qua none pour prendre en charge une crise violente d’un usager.
Déstabilisé. Mes émotions ressortent, elles s’activent, émergent. Elles sont les témoins que mon « moi » est touché. Nous sommes alors bousculés et nous réagissons dans un premier temps avec notre être et non pas notre savoir-faire. Le tout est de travailler pour limiter le laps de temps qui permet de passer d’un état à l’autre.
VOYAGE EMOTIONNEL
A / Exercice les yeux fermés : travail sur sa respiration pour retrouver un calme intérieur (sur 5 min). Essayer de se placer dans la neutralité, à distance de toutes émotions.
1 – Penser à quelque chose de positif nous amenant à la joie, le bonheur, la bonne humeur.
2 – Penser à quelque chose d’inquiétant, provoquant l’angoisse et la peur.
3 – Penser à quelque chose qui fait rire, humoristique.
4 – Penser à quelque chose qui provoque de la colère.
L’objectif est de maîtriser ses émotions. Il faut essayer de pratiquer cet exercice en situation de stress ou face à un comportement violent.
B / Renouveler l’exercice avec une déstabilisation : impact, lame en acier, shocknife, tazzer.
Parcours Stress :
Parcours sous déstabilisation (les yeux bandés) accompagné et guidé par un binôme. On doit donc faire un parcours, récolter dans chaque pièce un objet tout en subissant quelques déstabilisations durant le trajet. Une fois le parcours fait, assembler les pièces récupérer pour assembler l’objet. (Éventuellement travailler avec des mots).
Postures et Transmission :
Nous pouvons tenter de minimiser une crise ou empêcher un passage à l’acte violent imminent en essayant de calmer ou désangoisser un sujet.
Nous devons travailler sur la posture corporelle : pas trop en avant, pas trop en arrière. Position neutre (verticale)
Les mains. Elles parlent et doivent donner au sujet une impression de soutien. Les mouvements ne doivent pas être agressifs
Mon positionnement, mes distances et mes déplacements. Ne pas cloisonner le sujet à part si je dois intervenir pour le protéger de lui-même ou protéger le groupe. A ce moment-là je dois le cadrer pour le coincer dans un espace restreint.
Le regard
Il transmet beaucoup d’informations sur ce que je vis de la situation. Je dois donc le travailler pour ne pas angoisser d’avantage le sujet, ne pas lui montrer que je suis impressionné par son attitude et l’accompagner vers une sortie de crise moins virulente et sans contact physique.
La voix
Toujours parler en dessous du sujet en crise, à moins que ce soit voulu et stratégique. L’intonation est directement liée à mes émotions. Je dois la dissocier de ce que je ressens et jouer avec. Idem pour les mots utilisés.
La respiration
respirer lentement et allonger son cycle de respiration pour se calmer soit même et influencer l’état émotionnel (lié à la respiration) de l’individu avec lesquel je dois intervenir.
Le touché
je dois travailler le fait de pouvoir calmer une personne par le touché. On transmet ses émotions parfois justes en étant à côté d’une personne. Le touché permet de calmer et de faire redescendre une personne. Il s’accompagne de la respiration, d’une décontraction corporelle, d’un regard et de la voix …
Le discours
Le discours non cloisonnant : entendre ce qu’il dit, redire ce qu’il demande pour confirmer que l’on a entendu le message.
Ne pas se placer directement pour sujet apportant une réponse. Laisser le sujet s’exprimer le plus possible pour qu’il vide son sac.
La verbalisation permettra de le faire redescendre en pression.
Se positionner pas avec le « je » si la réponse doit être institutionnelle ou autre (ase). Si le « je » est attaqué, se positionner avec les postures précédemment citées (calme et sérénité). Ne pas hésiter à renvoyer sur une autre question pour rebondir et étouffer le sujet qui est attaqué.
SI je suis trop déstabilisé (pour x raisons : dépend de ma journée, de ma santé de mon état moral, de ce à quoi les paroles me renvoient, de mon quotidien personnel) je demande un relais.
Le relais doit prendre la suite avec une continuité pour ne pas déstabiliser d’avantage le jeune en crise. Le sujet A doit se couper du groupe momentanément et revenir à son calme intérieur. Travailler sur la respiration.
VALIDATION
Modalités d’évaluation
Suivre la totalité de la formation
Sanction
Une attestation de formation sera remise aux stagiaires
Modalités et délais d’accès
A définir
Maintien et actualisation des compétences
Selon l’historique du salarié ou de l’entreprise
Formation accessible aux personnes handicapées